les sumo

Publié le par rolland

Le sumo, sport national et historique.

Le sumo est sûrement la forme la plus populaire et nationaliste des arts martiaux. La légende attribue au sumo l'origine de la race japonaise. Le dieu du Courage battit au sumo le chef d'une tribu rivale et sa victoire établit la prépondérance du peuple japonais sur ses îles.Dohyo
Ce sport traditionnel remonte à plus de 1 500 ans. À l'époque Nara, les grands tournois de sumo avaient lieu dans l'enceinte des sanctuaires shinto et étaient accompagnés de danses et de musique sacrées. Ils participaient aux rites de la cour impériale. Toutes les prises et tous les coups étaient permis. Avec l'instauration du bakufu à Kamakura, le sumo devint un art militaire et les samouraïs l'utilisèrent pour augmenter leurs forces. Une fois la paix intérieure revenue, à l'époque d'Edo, le sumo devint un sport national destiné à divertir la nouvelle classe des marchands.
Le ring (dohyo) est fait d'argile et couvert d'une fine couche de sable. Au-dessus, un petit toit en bois, suspendu par des câbles, évoque la toiture des sanctuaires shinto. Le combat a lieu à l'intérieur d'un cercle de 4,55 m de diamètre délimité par des cordes en paille. Le vainqueur est celui qui réussit à faire toucher le sol à son adversaire par une partie quelconque du corps, à l'exception des pieds, ou à le projeter hors du dohyo. La durée du combat n'est pas limitée mais elle dépasse rarement vingt secondes. De même, aucune limite de poids n'est fixée et un lutteur peut se retrouver face à une masse de chair pesant cent kilogrammes de plus que lui.

Un rituel immuable pour ces lutteurs demi-dieux

Chaque combat se déroule selon un rituel immuable mêlant le sacré et le profane. Le match est précédé de la parade d'ouverture au cours de laquelle les champions forment un cercle sur le ring en exhibant leurs tabliers de soie richement brodée pouvant coûter jusqu'à 15 000 euro.Sumotori Ils laissent ensuite la place au grand champion, le yokozuna, accompagné de deux sumotori ( lutteurs ). Celui-ci porte sur son tablier une épaisse corde de chanvre blanc tressé pesant une quinzaine de kilos et ornée de bandes de papier blanc pliées en forme de zigzag (des symboles religieux). Il frappe dans ses mains pour attirer l'attention des dieux, lève sa lourde jambe puis la repose violemment avec un bruit sourd afin de chasser les démons. Avant de s'affronter, les deux lutteurs effectuent d'autres gestes symboliques. Ainsi, ils jettent du sel sur le ring pour le purifier. Engraissés dès douze ans de pot-aufeu riches en protides (le chanko-nabe), issus souvent de familles pauvres de la campagne, élevés dans une discipline très stricte où les plus jeunes subissent les ordres et les humiliations des aînés, les quelque 700 lutteurs de l'archipel sont considérés comme des demi-dieux. Autant dire que les étrangers ont longtemps été exclus. Plusieurs Coréens ou habitants des îles du Pacifique ont tenté leur chance depuis une soixantaine d'années. Ils n'ont fait que de la figuration jusqu'à ce que Jesse Kuhaulua, originaire de Hawaii, remporte le tournoi de Nagoya en 1972 (l'un des six tournois annuels). Mais l'honneur nippon fut sauf car Jesse (Takamiyama de son nom de lutteur) s'était fait naturaliser japonais. Tel ne fut pas le cas lorsque, en novembre 1989, Konishiki remporta le tournoi de Fukuoka. Celui que la presse a surnommé « le monstre », car il pèse un quart de tonne, ou « black ship » (en référence aux bateaux noirs du commodore Perry) s'appelle Salevaa SumoAtisanoe, il vient de Hawaii et possède un passeport américain. Surtout, il a eu l'outrecuidance de battre Chiyonofuji, l'un des plus grands sumotori de l'histoire avec plus de mille victoires à son palmarès et le détenteur du titre suprême de yokozuna, un titre accordé à moins de soixante lutteurs en trois siècles. Pour les Japonais, ce fut une humiliation nationale, l' « esprit yankee » venant détrôner l'« esprit du Yamato ».

 

 

 

 

 

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